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Commémorations de la 1ère Guerre: 2014 : Un déficit mémoriel : Le rôle occulté des hommes et des femmes de religion (3)

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Le rôle des hommes et des femmes de religion et, plus généralement, celui de la foi religieuse furent importants durant le premier conflit mondial. Pourtant, autre signe de cette horizontalité que nous constations dans l’architecture de l’Anneau de la Mémoire, « ils sont aujourd’hui occultés », constate avec regret Mgr Luc Ravel, l’actuel évêque aux Armées.

Pour aider à combler ce déficit de mémoire, le responsable des aumôniers catholiques a créé auprès de lui un « comité Grande Guerre » comprenant des historiens et d’anciens militaires.

Commémorations de la 1ère Guerre: 2014 : Un déficit mémoriel : Le rôle occulté des hommes et des femmes de religion (3)

Un courant historique récent a mis en avant la brutalisation de la guerre lors de la 1ère Guerre mondiale.

S’il insiste sur une réalité incontestable fondée sur le potentiel de la civilisation industrielle mis au service de la mort, ce courant en présentant les soldats comme les victimes passives de la propagande nationaliste et d’un système qui les dépasse, fait l’impasse sur les convictions profondes d’hommes prêts à donner librement leurs vies par amour de leur Patrie.

Dans les tranchées, bon nombre de catholiques associent la foi en Dieu et la foi en la patrie.

Tableau d'honneur des séminaristes et des prêtres issus du diocèse d'Arras morts pour la France.

Tableau d'honneur des séminaristes et des prêtres issus du diocèse d'Arras morts pour la France.

À l'occasion du centenaire de la Grande Guerre, publications, colloques («Prêtres et religieux dans la Grande Guerre», le 15 novembre 2014, au couvent des Franciscains à Paris (drac75006@yahoo.fr); «La Vierge Marie, les soldats, la Grande Guerre», le 7 décembre à L’île-Bouchard (evenements@ilebouchard.com ) .

Les archives mettent en lumière le zèle apostolique des prêtres présents sur le front.

Prêtres anciens combattants du diocèse de St Brieuc et Tréguier

Prêtres anciens combattants du diocèse de St Brieuc et Tréguier

1- Le contexte anticlérical de 1914 

                                                  

Depuis 1904, la France n’entretient plus de relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Au terme de violents débats, en 1905, la loi de séparation des Eglises et de l’Etat a mis fin au Concordat de Napoléon 1er en 1801. L’heure est à l’anticléricalisme et à une lutte d’influence entre l’Eglise et la République. C’est dans ce contexte que les Français catholiques se sont engagés dans le premier conflit mondial qui modifiera sensiblement les relations qu’entretiennent les Français avec l’Eglise et ses représentants, les relations entre l’Etat d’une part, et l’Eglise nationale et le Saint-Siège d’autre part.

Commémorations de la 1ère Guerre: 2014 : Un déficit mémoriel : Le rôle occulté des hommes et des femmes de religion (3)

2- « L’Union Sacrée » balaie une bonne part des relents anticléricaux

 

La Première Guerre Mondiale allait bientôt étendre son voile sombre de mort sur tous les affrontements religieux et anticléricaux d’avant-guerre. « L’Union Sacrée » face aux Puissances Centrales émoussa fortement l’anticléricalisme. Tous les partis politiques, les syndicats, les Eglises, serrent les rangs face à l’invasion allemande.

Benoît XV

Benoît XV

Les appels à la paix du Saint-Siège résonnent dans le vide. Tous les efforts menés par Pie X et Benoît XV, sans compter ceux, avant 1914, des socialistes européens, pour préserver la paix, échouent.

Les catholiques français soutiennent la guerre et le gouvernement comme le rappelle sur Radio-Vatican en septembre 2014, le père Franck Guérin, prêtre à Bar le Duc dans la Meuse : « L’Église de France rentre dans l’Union sacrée, elle joue le jeu. Dès le début de la guerre,  le 4 août 1914, l’Union sacrée est proposée par Raymond Poincaré, président de la République et le clergé français adopte une attitude à l’unisson de l’opinion nationale. Pour les catholiques français, le responsable du conflit, c’est l’Allemagne. Durant les quatre années du conflit, le Pape sera totalement incompris. On l’appellera le « Pape Boche ». - C’est un mot aimable de Clemenceau -. Le clergé ne l’a pas compris et ne l’a pas du tout soutenu.»

Benoît XV prononça sa deuxième exhortation le 28 juillet 1915, dans laquelle il précisa son désir et sa volonté de la paix négociée. Par là il creusa encore le fossé entre lui-même et les fidèles français. Il appela en vain directement les « chefs » des peuples à « mettre finalement un terme à cette horrible boucherie » et à « commencer, avec une volonté sincère, un échange de vues .»

Selon le père F. Guérin : « Chez les catholiques français, il y a une association France-catholiques qui est très forte. La patrie est en danger. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si tous les prêtres, membres des congrégations religieuses qui avaient été expulsées de France ou qui ne pouvaient pas rester parce qu’elles n’avaient pas obtenu l’autorisation d’exercer leur ministère ou fonction éducative, reviennent spontanément dès le début du mois d’ août’14 pour se battre et défendre la patrie.»

Avec la victoire de la Marne, l’Union sacrée avait gagné sa première bataille décisive ; déjà pendant la guerre le « miracle de la Marne » donne sa validité à l’idée de l’Union sacrée. Commémorée par une messe solennelle à partir de 1915, la victoire de la Marne est considérée par les catholiques – par le clergé et par les laïques – comme un signe de Dieu approuvant l’Union sacrée et la cause de la France.

 

Messe dans les tranchées

Messe dans les tranchées

Ainsi des milliers de religieux qui avaient quitté la France à la suite de l’interdiction de leurs congrégations après 1906 (pour la Belgique, la Suisse, l’Italie, le Canada …) rentrèrent massivement pour rejoindre le front comme « aumôniers » (poste rétabli) ou infirmiers où ils se retrouvèrent aux côtés des instituteurs de l’Ecole laïque pour la plupart officiers de réserve.

Depuis la loi de 15 juillet 1889, dite loi « des curés sac au dos », être religieux ou séminariste n’exemptait plus du service militaire. L’historien Xavier Boniface (Professeur des universités en histoire contemporaine, auteur de deux ouvrages de référence : L’Aumônerie militaire française 1914-1962 - Éd. du Cerf, 596 p., 2001- et L’Armée, l’Église et la République 1879-1914 - Éd. du nouveau monde, 524 p., 2012 - ) estime à près de 30 000 ceux qui ont été mobilisés comme combattants - 30 à 40%  du clergé français- (19 000 prêtres, 7000 novices ou religieux et 4000 séminaristes), entre 800 et 1000 aumôniers militaires. Il y a aussi 500 pasteurs protestants. Leur seul statut était le décret Millerand du 5 mai 1913 accordant quatre prêtres pour 40 000 combattants mais le statut restait précaire et les aumôniers furent rattachés aux ambulances de chaque corps d’armée situées à 20 ou 30 km du front.

Albert de Mun, le grand leader politique du catholicisme, et le quotidien l’Écho de Paris lancèrent une campagne pour l’aumônerie volontaire. Le 11 août 1914, de Mun reçut la permission d’enrôler 250 aumôniers volontaires, sans solde, mais destinés au service sur le front. La Croix commente : «Cette décision sera accueillie en France avec une vive satisfaction. Rien n’est plus consolant, plus réconfortant pour les familles qui donnent leurs fils à la patrie que la pensée de la présence du prêtre sur le champ de bataille… » Les premiers frais furent couverts par des fidèles généreux, dont les noms furent publiés par l’Écho de Paris à partir du 20 août. Finalement une aide substantielle fut fournie par l’Etat. Une circulaire du Ministère de la Guerre, datée du 22 août, entérine la désignation de ces aumôniers "volontaires", recrutés, comme leurs confrères titulaires, parmi les membres du clergé non mobilisables. La circulaire ministérielle de Millerand du 12 novembre 1914 dote les aumôniers militaires volontaires d’une indemnité journalière de 10 Fr. Ils jouissaient désormais d’un statut officiel avec les avantages d’exercer leur ministère auprès des soldats dans une liberté de mouvement à peu près totale. Il faut ajouter les nombreuses religieuses dans les hôpitaux à l’arrière.

Commémorations de la 1ère Guerre: 2014 : Un déficit mémoriel : Le rôle occulté des hommes et des femmes de religion (3)

4 600 furent tués soit presque 1 sur 5.  Xavier Boniface souligne que « la présence des prêtres et religieux a symbolisé ce qu’on appelait à l’époque ‘‘l’Union sacrée’’. Les membres du clergé et les congréganistes se sont mobilisés dès le début de la guerre, les seconds revenant en France pour répondre à l’appel aux armes, qui s’imposait à eux. Le sens du sacrifice des uns et des autres leur a vite conféré une légitimité auprès de la troupe. »

 

Le père F. Guérin  distingue trois statuts parmi les prêtres et religieux mobilisés:

 On pense spontanément aux aumôniers militaires. Mais au début du conflit, il ne doit y avoir que 150 prêtres membres de l’aumônerie militaire, titulaires de cette fonction, ce qui est très peu. Très vite, il va y avoir des besoins considérables et Albert de Mun qui est député catholique va parvenir à convaincre le gouvernement français, les autorités françaises de la nécessité d’élargir un peu le nombre d’aumôniers avec des aumôniers militaires qui s’engagent comme volontaires et ils seront très vite 400 aumôniers volontaires, les « aumôniers d’Albert de Mun ». Ils seront d’ailleurs reconnus par l’armée et la République avec une solde et un titre d’officier comme les autres aumôniers militaires titulaires. Cela ne fait que 600 personnes et la République a intégré quelque 13.000 prêtres.

‚  Ceux qui étaient prêtres avant la séparation de l’Église et l’État de 1905 - issus des classes 1889-1905 - ont été versés dans le service de santé comme brancardiers. 13.000 prêtres brancardiers sont au service de santé.

ƒ Il en reste 12.000 pour les plus jeunes qui eux, sont des combattants comme les autres dans l’artillerie, l’infanterie. Ces 12.000 hommes, ce sont tous ceux qui étaient prêtres ou séminaristes après 1905. »

Un aumônier militaire célèbre une messe devant des soldats français, dans les carrières du Soissonnais en Picardie. (Co) Rue des Archives/Tallandier

Un aumônier militaire célèbre une messe devant des soldats français, dans les carrières du Soissonnais en Picardie. (Co) Rue des Archives/Tallandier

Aumôniers ou simples soldats, ils sont traités de la même façon que les autres Poilus. Dans la boue des tranchées, deux mondes qui s’ignoraient vont se rencontrer comme le raconte le père F. Guérin :

« Accueillis avec circonspection… assez rapidement, ils sont acceptés et même sollicités parce que ces hommes d’Église partagent tout simplement la vie des hommes: le froid, les travaux, la souffrance, la peur et évidemment tous les risques de la mort. … Ces combattants marqués par l’anticléricalisme ambiant…  vont découvrir ces soldats prêtres, qu’on appelait à l’époque des « ratichons épatants ». Ils paient de leur personne, comme les autres. À la veille des attaques, les confessions sont d’une grande intensité. Il n’est pas rare aussi de voir des bataillons entiers envahir des petites églises à demi ruinées pour assister aux offices célébrées par l’un des leurs. Du côté des prêtres, ils vivent une expérience pastorale radicalement nouvelle. Le front, c’est un monde d’hommes et dans bien des régions de France, en particulier les grandes villes … les prêtres connaissaient surtout une population féminine, une assistance féminine à la messe et une assistance faite d’enfants, sauf dans les terres de chrétienté comme la Bretagne… Cela va créer un nouveau clergé, mûri et endurci par l’épreuve, il va être rénové. Sorti de la sacristie, le nouveau prêtre de l’après-guerre a été baptisé dans le réel. »

Comme l’explique Mgr Ravel, évêque aux Armées,  « face à la mort, de nombreux poilus retrouvent la dimension religieuse et la foi dans les tranchées ». L’aumônier militaire est à la fois celui à qui on se confesse ou on se confie, et celui qui administre les sacrements. Il est d’autant plus estimé que, faisant le plus souvent partie des infirmiers ou brancardiers, il accompagne les unités lors des assauts.

Non armés et amenés à intervenir à découvert, les aumôniers payèrent un lourd tribut. Tout comme les soldats qui étaient prêtres, pasteurs ou rabbins, ils se sont souvent signalés par leur courage. On ne compte pas ceux qui furent décorés. Ils furent nombreux, environ 14%, à mourir sous le feu de l’ennemi.

Tableau d'honneur des séminaristes et prêtres morts pour la France - Diocèse d'Arras

Tableau d'honneur des séminaristes et prêtres morts pour la France - Diocèse d'Arras

Parmi les religieux connus qui ont pris part à la Grande Guerre, on peut citer les jésuites Theilard de Chardin et Paul Doncœur - sa bravoure et son dévouement pour assurer une sépulture chrétienne aux soldats tués sur le champ de bataille lui ont valu une renommée immense : sept citations, la Croix de guerre et la Légion d’honneur. Après guerre, il s'engage dans différentes actions afin « de reconstruire la chrétienté de la France, retrouver un christianisme intégral, pour que le sacrifice de la grande guerre ne soit pas inutile ! ».

Le Père Doncoeur en 1918

Le Père Doncoeur en 1918

Ou encore  le spiritain Daniel Brottier. Lorsque la guerre éclate, bien qu'il soit exempté, il se porte volontaire comme aumônier militaire et passe toute la guerre en première ligne sans être blessé, miracle qu'il attribuait à sainte Thérèse de Lisieux. Cité cinq fois à l'ordre de l'Armée, il reçoit la Légion d’honneur. Après guerre il propose à Clemenceau de fonder l'Union des Combattants (« Unis comme au front »).

En 1923 il prend la direction de l'association Orphelins Apprentis d'Auteuil qui compte alors 70 enfants et est criblée de dettes. Grâce à ses publications, à ses nombreuses missives aux bienfaiteurs et aux concerts qu’il organise, l’œuvre s’étend dans plusieurs départements regroupant en tout plus de 1 400 enfants en 1935.

Le Père Brottier

Le Père Brottier

Parmi les sources répertoriées par le Service des archives du diocèse aux Armées, l'écrivain René Bazin. Après une licence de droit à Paris, il a suivi les cours de la Faculté catholique d’Angers où il obtient un doctorat (1877) et occupe en 1882 la chaire de droit criminel. Porté par les valeurs que l'Église continue à défendre,  en 1915 il est élu président de la Corporation des Publicistes Chrétiens, qui se fait appeler aussi Syndicat des Journalises français  et en 1917 fonde le Bureau Catholique de la Presse. Ecrivain à succès il est élu à l’Académie française en 1903.

Dans Récit du temps de guerre, un texte de mai 1915, il recueille de nombreux témoignages anonymes, comme celui-ci : « Ces hommes, à qui la France demande le sacrifice de leur vie, comment leur refuserait-on l'assistance d'un prêtre, quand le plus misérable condamné l'obtiendrait sans peine ? Notre place est parmi eux [...]. L'expérience est faite : un aumônier qui aime les soldats et qui en est aimé est aussi utile dans le danger que dans les ambulances et dans les hôpitaux. Il en faut partout où l'on souffre et partout où l'on meurt ».

Puis Bazin cite un prêtre se rappelant la déclaration d'un soldat qui se croyait anticlérical: «De vous voir parmi nous, depuis le commencement de cette guerre, cela me retourne. Jusqu'ici, je n'ai connu que la passion du bien-être pour les camarades et pour moi, et puis la haine universelle. Et vous nous montrez que la haine n'existe pas. Ce matin, vous pleuriez quand mon voisin est tombé, comme s'il avait été votre frère.

À moi, bien des fois, vous m'avez tendu la main. Vous êtes plus gai que nous. Je me suis fait cette réponse : c'est sa croyance qui le pousse; elle doit être vraie ».

René Bazin

René Bazin

Le diocèse aux Armées a aussi répertorié les souvenirs du Père Umbricht (son nom  a été donné à des rues et avenues de trois départements) qui après guerre raconte la fin d’un soldat mourant : « Le blessé s'affaiblissait, mais une quiétude radieuse se lisait en ses yeux. Il me dit encore : "J'accepte la mort pour mon pays, mon Père, pour la France. Mes parents... Je suis le fils aîné d'une famille de huit enfants, je meurs à 20 ans. Il faudra aller les voir, mon Père, et leur dire que ma dernière pensée aura été pour eux. - Je te le promets, mon petit". Dix minutes après, mon blessé s'éteignait doucement dans mes bras. »

Le diocèse aux Armées a retrouvé la figure du Père Louis Lenoir : « Ce matin, écrit-il à un ami, j’étais très occupé à confesser mes chers marsouins, quand on m'apporta l'ordre de me rendre immédiatement au quartier général, où le général m'attendait pour me remettre, devant les troupes, la croix de la Légion d'honneur. Ma grande joie est que la décoration s'est trouvée attachée, officiellement, sur le Saint-Sacrement même, qui, dans l'occurrence, la méritait seul». 

Commémorations de la 1ère Guerre: 2014 : Un déficit mémoriel : Le rôle occulté des hommes et des femmes de religion (3)

3 -  Les prêtres et religieux anciens-combattants dans la société française d’après -guerre :

 

Des prêtres anciens combattants seront élus députés après guerre, amalgamés avec des républicains nationaux dans une chambre « bleu-horizon » ; la fête nationale de Jeanne d’Arc est devenue, à partir du juin 1920, la véritable figure symbolique de cette France réconciliée du Bloc national des années 1919 – 1924.

D’autres anciens combattants seront évêques, archevêques et parfois cardinaux comme Mgr Gerlier à Lyon. On a assisté à la réintégration du clergé français dans la sociabilité masculine de l’après-guerre.

Clemenceau visitant les poilus

Clemenceau visitant les poilus

La Première Guerre mondiale a eu aussi des conséquences sur les relations que la République française va désormais entretenir avec l’Eglise de France et le Saint-Siège. Les années 1920 marqueront une nette détente après des années de tensions et de défiance.

Clemenceau, « le Tigre », malgré son prestige ne fut pas élu à la présidence de la République en raison de ses positions trop anticléricales.

Il fut battu par Paul Deschanel qui le 30 novembre 1920 rétablit une ambassade de France auprès du Vatican. L’Eglise de France accorda au gouvernement un droit de regard sur la nomination des évêques. En échange le gouvernement ferma les yeux sur le retour des congrégations religieuses et enseignantes. Pour gérer les biens d’église devenus publics, le 13 mai 1923 le pape Pie XI accepta la création d’associations cultuelles diocésaines présidées par l’évêque, ce qui était compatible avec le Droit canon.

 

Commémorations de la 1ère Guerre: 2014 : Un déficit mémoriel : Le rôle occulté des hommes et des femmes de religion (3)

Le Cartel des Gauches vainqueur des élections de 1924 et conduit par le maire radical de Lyon Edouard Herriot tenta vainement relancer la politique anticléricale :

- Le Sénat refusa de voter la suppression de l’Ambassade de France au Vatican ;

- Le Concordat de 1801 toujours appliqué en Alsace Lorraine (puisqu’en 1905 lors de sa suppression les deux provinces étaient allemandes) fut maintenu.

- Le projet d’expulsion des congrégations non autorisées fut abandonné après que les membres de la « Ligue des religieux anciens combattants » du Père Doncoeur aient défilé à Paris avec leurs soutanes couvertes de décorations.

 

Commémorations de la 1ère Guerre: 2014 : Un déficit mémoriel : Le rôle occulté des hommes et des femmes de religion (3)

Pour conclure, il convient donc de soligner une fois encore que la mise en exergue de la brutalisation de la guerre lors de la 1ère Guerre mondiale - conséquence de la mise en oeuvre de la civilisation industrielle au service de la guerre -  ne doit pas conduire à une schématisation qui fait des soldats les victimes passives de la propagande nationaliste et d’un système qui les dépasse.

On ne peut faire l’impasse sur les convictions profondes d’hommes prêts à donner librement leurs vies par amour de leur Patrie. Dans les tranchées, bon nombre de catholiques associent la foi en Dieu et la foi en la patrie.

« Le blessé s'affaiblissait, mais une quiétude radieuse se lisait en ses yeux. Il me dit encore : "J'accepte la mort pour mon pays, mon Père, pour la France. Mes parents... Je suis le fils aîné d'une famille de huit enfants, je meurs à 20 ans. Il faudra aller les voir, mon Père, et leur dire que ma dernière pensée aura été pour eux. - Je te le promets, mon petit". Dix minutes après, mon blessé s'éteignait doucement dans mes bras. » ( souvenirs du Père Umbricht ).

Commémorations de la 1ère Guerre: 2014 : Un déficit mémoriel : Le rôle occulté des hommes et des femmes de religion (3)

Sitographie :

Mes articles :

Les monuments aux morts de Bretagne

http://www.hgsavinagiac.com/article-11-novembre-1918-les-monuments-aux-morts-de-bretagne-121066751.html

Sur la pierre de kersanton

http://www.hgsavinagiac.com/article-31193678.html

Des poilus pacifistes

http://www.hgsavinagiac.com/article-des-poilus-pacifistes-40760066.html

Les derniers survivants de la 1ère guerre ont tous disparu :

http://www.hgsavinagiac.com/article-a-la-rencontre-des-derniers-veterans-de-la-1ere-guerre-mondiale-68329892.html

 

Notre Dame de Lorette et l'"Anneau de la Mémoire",

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Nécropole_nationale_de_Notre-Dame-de-Lorette&oldid=109030354

http://www.europe1.fr/societe/l-anneau-de-la-memoire-va-rendre-hommage-a-580-000-soldats-2284101

 

L’Ossuaire de Douaumont à Verdun

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ossuaire_de_Douaumont&oldid=109052442

 

Le clergé catholique dans la Grande Guerre

 

http://blog.jeunes-cathos.fr/2013/11/les-religieux-du-front-14-18-sortent-de-loubli/

http://fr.radiovaticana.va/news/2014/09/29/les_catholiques_fran%C3%A7ais_pendant_la_premi%C3%A8re_guerre_mondiale/1107533

http://crid1418.org/doc/textes/hoffmann_catholiques.pdf

Soutanes sous la mitraille par  Bernard Marc :

http://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx2003x037x002/HSMx2003x037x002x0171.pdf

http://www.famillechretienne.fr/societe/histoire/les-aumoniers-des-tranchees-ces-freres-de-larmes-15442

Père Paul Doncœur

http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Donc%C5%93ur

 Père Daniel Brottier

http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Brottier

René Bazin

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Bazin


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