Voilà 80 ans qu'en "surfant" sur la vague de la crise économique, du chômage qui ne cessait de s'enfler, de la montée
des extrémismes de toutes les sortes et des dissensions politiques qui minaient la "République de Weimar" si démocratique - tout au moins dans ses principes-, Hitler
le 30 janvier 1933 accédait au pouvoir légalement et avec des accents de légitimité.
En moins d'un an il allait mettre en place les principes énoncés dès 1920 dans le programme du Parti nazi et repris ensuite dans "Mein Kampf", en particulier les mesures raciales qui allaient conduire à la création des premiers camps de concentration et finalement pendant la 2nde Guerre mondiale à la "Solution finale" c'est à dire "l'extermination systématique" des Juifs et des Tziganes ainsi que l'élimination des opposants de toutes les sortes.
En même temps les autorités nazies entendaient mettre cette élimination au service de l'effort de guerre allemand dans le cadre d'une mise en oeuvre "scientifiquement" organisée selon les méthodes de l'ingéniérie allemande : le savoir-faire technologique d'Europe occidentale mis au service de "l'industrie de .....la mort"!
L'entreprise
de formatage de la société allemande est rapidement mise en route, les bibliothèques comme les musées sont épurés : Avant de
brûler les hommes, on a brûlé les livres et les oeuvres d'art.
POURTANT
Aujourd'hui en 2013, 80 ans après, il ne se passe guère de semaines sans que des enseignants d'Histoire-géographie de banlieues en collège (programme de 3ème), en lycée en 1ères et terminales, expriment leurs difficultés à évoquer cette période et la Shoah en raison de la montée des positions négationnistes qui se rencontrent à tous les coins sombres du Net.
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/01/30012013Article634951222030043522.aspx
ou
Un enseignant témoigne :
"À raconter ma sortie pédagogique au Mémorial des enfants du Vel d'Hiv, j'ai réveillé la bête sournoise qui n'a cessé de rôder dans les consciences de ce pays. Nous qui pensions avoir compris depuis le courageux discours de Jacques Chirac, nous pouvons découvrir avec effroi la triste réalité. La haine, le mépris, l'antisémitisme, le négationnisme s'expriment ouvertement sur la toile, faisant d'une belle Agora un infâme champ de foire."
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/une-memoire-qui-saigne-toujours-129913
Ces attitudes négationnistes sont confortées par des hommes politiques de premier rang comme le président iranien Ahmadinejad ou encore tout récemment Fathi Shihab-Eddim, un éminent conseiller du président égyptien Morsi , qui a prétendu que la Shoah avait été inventé de toutes pièces par les États-Unis: «Les agences de renseignement des États-Unis, avec la collaboration de leurs partenaires, ont inventé l'histoire afin de noircir l'image de l'Allemagne et de justifier la guerre, et particulièrement les attaques à la bombe atomique», a déclaré Shihab-Eddim au cours de la Journée internationale de la Shoah."
La banalisation des années noires du Nazisme est posée par certaines polémiques comme celle de la représentation de Hitler dans la Ghetto de Varsovie depuis novembre 2012.
Voir le détail :
CEPENDANT
les dernières voix des survivants continuent de témoigner avec la même conviction et la même force de caractère qui 
leur a permis de survivre aux camps, ces "mémoires d'outre-tombes" dont parlait en son temps l'hitorien Georges Wellers dans les colonnes du Monde. L'évidence doit sans cesse
être redite et c'est ce qui conduit certains qui avaient fait le choix du silence de sortir du mutisme pour témoigner, même plus de 65 ans après. C'est le cas du matricule
N°
« A 5564 » , Clara Weintraub : « A vous le lecteur, qui avez déjà entendu parler de l'holocauste, ces quelques pages vous sont dédiées également, pour que vous marquiez dans votre esprit, les mots d'une femme qui parmi d'autres, a vécu dans les entrailles de l'enfer, et qui a enfin décidé de révéler ce qu'elle avait voulu taire pendant toutes ces années. » Dans un style direct elle raconte ce qu'elle a vécu de mai 1944 à avril 1945. A 92 ans, elle décide « de vider le sac de ma tourmente insidieuse. Je ne puis garder plus longtemps ces terribles secrets, partagés par d'autres, qui comme moi, ont vécu ces sévices physiques, psychologiques et spirituels. »
Née en 1920 dans l’Ariège, sa mère est déportée en 1942 et elle ne la revit plus. Entre 1942 et 1943, elle est chanteuse vedette au Music-Hall Eve où elle croise Jean Marais, Suzanne Grey...Arrêtée sur dénonciation en mai 1944 pour avoir caché des juifs, elle est transférée à Drancy, déportée à Auschwitz, puis fera la "traversée de l'enfer" vers Bergen-Belsen. Elle est libérée par les Anglais le 15 avril 1945, elle pesait alors 27 kilos.
Son récit a une forte volonté de mémoire pour les générations futures, elle écrit à la fin de son livre
« Enfin à l’adresse des négationnistes, je leur demande de réfléchir un instant, s’ils ont au moins fait l’effort de lire ces quelques lignes, et ensuite je les mets au défi de me prouver que tout ce que j’ai vécu est de pure invention, et que le tatouage que je porte sur mon avant-bras, A5564, n’est pas une preuve de ma déportation, mais plutôt une tâche de naissance. »
http://www.cercleshoah.org/spip.php?article253
http://www.franceculture.fr/oeuvre-a5564-de-clara-weintraub
POUR FAIRE LE POINT SUR LE NEGATIONNISME, RELISEZ LES ARTICLES DE MON BLOG :
« Quand ils ont arrêté les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste ; quand ils ont arrêté les socialistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas socialiste ; quand ils ont arrêté les juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif ; quand ils sont venus m’arrêter, il n’y avait plus personne pour protester » texte attribué au pasteur allemand anti-nazi Martin Niemöller.
"Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l'oubli" (Elie Wiesel)
POUR REPONDRE AUX NEGATIONNISTES (6) : LES REPONSES DE L'HISTOIRE
POUR REPONDRE AUX NEGATIONNISTES (7) : LES CONTRE-VERITES DE GARAUDY ET LE PEN
POUR REPONDRE AUX NEGATIONNISTES (9) : LE SOUTIEN DE DIEUDONNE AU NEGATIONNISTE FAURISSON